Incliner une moto

Par Guillaume Moniteur Moto de Angle Max

Guillaume Moniteur Moto “comment fais tu pour incliner une moto” ? Faut il contre-braquer à chaque fois” ? “J’en ai marre, je suis crispé et j’ai mal aux bras à chaque balade” “J’ai peur de pencher” J’ai peur de glisser. “Je crains les petites routes à virages, puis les épingles en montagne”. “Ma moto n’est pas maniable”

Petit partage d’expérience de ce que je vis en Moto Gymkhana où je passe mon temps à alterner entre inclinaison et braquage en butée de la roue sur l’angle (Full Lock) .
Vidéo d’exemple où l’on peut voir certaines des composantes listées ci-dessous :

Guillaume Pouillot en compétition

Dans ce que j’appelle la maniabilité dynamique, on “travaille” énormément le fait de ne pas retenir le guidon, avec énormément de mises sur l’angle sans agir sur la direction, ou alors vraiment à un instant T (par exemple dans mon cas pour les slaloms rapprochée en ligne droite) … je dirais comme le fait de pousser quelqu’un sur une balançoire , temporairement le bon mouvement sans crispation ni force .
A force de tester une multitude de situations, allant du blocages des roues au freinage avant comme arrière, freinage avant comme arrière sur l angle en virages sur route comme sur parking, j’ai créé ma base de données de différentes actions possibles permettant d’incliner la moto tout en “améliorant” l’adhérence et la précision millimétrique, que ce soit avant les mains ou sans les mains .
Une résultante pour réduire la fatigue et améliorer l’adhérence et la précision, est qu’il faut que les kilos du pilote / passager ne se retrouve pas dans le guidon.

Se tenir ailleurs qu’au guidon afin que chaque action du corps, chaque action du gaz, chaque action du frein aient une réaction précise et efficace.
Un exemple :

  1. j’engage des kilos du corps sur le côté de mon choix, avec par exemple les épaules. Mes jambes / chevilles me retiennent à la moto dans les moments “dynamiques” et me permettent de l’embarquer sans contraindre la direction.
  2. ma ceinture abdominale (il y en a un peu tout de même lol ) me permet de me retenir sans qu’il y ait de force dans le guidon (étant sur l’angle, que je tienne ou que je lâche le guidon, la moto ne modifie pas son cap)
    Etre énergiquement “Centré” sur la moto
  3. ainsi si j’ai besoin d’agir, un moindre millimètre d’action sur le guidon aura une réaction précise et dynamique
  4. sur l’angle je freine « dynamiquement » en gainant pour que le corps charge l’arrière de la moto = malgré le freinage sur l’angle, comme je ne pousse pas mon guidon, la moto continue son inclinaison et la roue avant enroule en braquage au lieu de partir en contre braquage.
    ATTENTION ceci à condition de ne pas se retenir au guidon lors du freinage sur l angle, sinon la moto se redresse ou alors l’avant décroche car la roue veut tourner d’un coté grâce au frein et le pilote la pousserait de l autre à cause de ses bras.
  5. je gaine donc pour ne pas retenir le guidon afin de laisser braquer la roue avant à mesure que je perds de la vitesse (la bonne connaissance du frein arrière et du frein avant ont une grosse utilité à ce moment-là).
  6. Je ré-accélère , l’assise reculée sur la selle, en gainant le corps sur l’avant de la moto de plus en plus suivant la force d accélération …le dos rond et non cambré (merci HanaKo Pilote Japonaise qui m’a enseigné cela il y a quelques années), afin que mon centre de gravité tombe dans l’alignement du réservoir.
    Les chevilles sont ancrées sur les platines métallique / reposes pieds afin de retenir mes kilos (une sensation qui me rappelle certaines prises d’escalade).
  7. Le poids vers le bas (comparable un appui au starting block d’un départ de course à pied), notamment lorsqu’il y a une perte d’adhérence de l’arrière, afin d’accompagner celle-ci, comme un dérapage à ski, et de ne surtout pas se cramponner au guidon à ce moment-là, ce qui amplifierait la réaction dynamique de la suspension et modifierais l’adhérence et la précision.
  8. Sur parking on apprend également à « ne pas regarder » afin que la vue ne nous renvoie pas de mauvaise informations sur l’équilibre , afin d accepter plus facilement le lâcher prise, de laisser « tomber » la moto . .. les lois physiques font le reste afin que ce ne soit qu’une impression de chute et non au réalité à chaque fois lol
  9. Prendre un plaisir incroyable afin qu’ années apres années, une symbiose se cree entre le corps, le gaz puis le frein afin que le regard se libère non pas pour aider à incliner, mais pour adapter notre pilotage le plus possible à la situation rencontrée, avec Fun et respect, que ce soit sur un parking ou sur la route.
  10. “Etre “centré” sur ta moto” . Merci aux maîtres Japonais pour ces mots qui m’accompagneront années après années.
    Etre “énergiquement” centré sur la moto nécessite de prendre conscience de notre corps et de nos action afin de comprendre les réactions.

Etre “énergiquement” centré sur la moto nécessite de prendre conscience de notre corps et de nos action afin de comprendre les réactions.
Ainsi le travail débutera pour certains par la relaxation des épaules, les coudes, des poignets, des mains, des doigts, sans oublier le dos “rond”, la ceinture abdominale qui “absorbe” les transfert de masse, l’appui fesse droite ou fesse gauche qui s’ancre dans la selle, les genoux et chevilles qui s’enracinent dans le châssis de la moto, sans oublier la respiration contrôlée… et tellement d’autre choses qui deviennent un remède pour le bien être de tous les jours 🤩😃